12.12.09

pathologie hypophysaire

Céphalées trigémino-autonomiques symptomatiques

Les céphalées trigémino-autonomiques (CTA) sont incluses dans les céphalées primaires de la classification de l’IHS et regroupent l’algie vasculaire de la face, l’hémicrânie paroxystique et le syndrome de SUNCT. Si le caractère primaire de la céphalée fait partie de la définition, un certain nombre d’observations met en évidence des lésions focales même si le rapport avec ces dernières n’est pas toujours facile à prouver.
Les auteurs passent en revue la littérature et identifient 40 cas de CTA secondaires (en majorité des observations d’AVF et de SUNCT). Dans la plupart des observations, des éléments cliniques orientaient vers une étiologie secondaire : anomalies à l’examen clinique, réponse thérapeutique partielle ; cependant un certain nombre de cas pourtant symptomatiques avaient une séméiologie clinique typique. Dans un pourcentage élevé, l’association se faisait avec une pathologie hypophysaire.
A l’hypothèse initialement proposée d’un lien en rapport avec la localisation anatomique de l’adénome, la possibilité d’une piste biochimique sous-jacente a été proposée. L’IRM cérébrale est la méthode de choix d’explorations des CTA, mais les auteurs ne recommandent pas la réalisation d’une IRM chez tous les patients porteurs de TAC ; ils proposent de réaliser un interrogatoire précis sur les symptômes pouvant orienter vers une pathologie hypophysaire et de ne réaliser une IRM que chez les patients avec une symptomatologie atypique ou une réponse thérapeutique médiocre.

L’existence de cas symptomatiques se traduisant par une séméiologie tout à fait typique de CTA a été confirmée en 2009 par l’équipe de Michel Ferrari, dont les dernières publications ne sont pas mentionnées dans cette revue de la littérature. Mais l’existence de ces observations supplémentaires doit faire changer, à notre sens, la conclusion de cet article et faire proposer, dans l’attente de la réalisation d’une étude prospective, la réalisation systématique d’une IRM cérébrale.

phéochromocytome

Une céphalée inhabituelle chez une adolescente


Les auteurs rapportent le cas clinique d’une jeune fille âgée de 16 ans, qui se présente dans un service d’urgence en raison de céphalées paroxystiques évoluant depuis 48 heures. Depuis 3 ans, cette patiente s’était rendue à plusieurs reprises dans les services d’urgence en raison de céphalées du même type. Le diagnostic de migraine avait été porté malgré des atypies. Les douleurs étaient de localisation diffuse, duraient 30 à 60 mn et étaient volontiers déclenchées par les exercices physiques intenses et la miction. L’examen clinique était normal. La TA était enregistrée à 125/70 mmHg et le pouls à 65. Le scanner cérébral réalisé en urgence était normal.
Peu après son admission, cette jeune patiente développa une HTA sévère (250/140) associée à une céphalée intense. Le bilan mit en évidence une tumeur hypervascularisée située dans la vessie. Le bilan biologique montra une élévation de la norepinephrine urinaire. Le diagnostic de phéochromocytome fut confirmé par l’examen histopathologique de la tumeur. Après l’exérèse, la patiente fut libre de céphalées.

Le diagnostic de céphalées secondaires peut être difficile en urgence, surtout si le bilan neurologique est normal. L’association de céphalées et d’HTA sévère est fortement suggestive de phéochromocytome, mais celle-ci est souvent paroxystique ; le diagnostic de phéochromocytome est donc souvent difficile dans un contexte d’urgence. Ce cas clinique nous rappelle, que le diagnostic de migraine doit être porté sur des critères diagnostiques précis et doit prendre en compte tous les éléments d’anamnèse.

Attaque d’auras : attention à l’hémorragie méningée focale

Attaque d’auras : attention à l’hémorragie méningée focale…



Izenberg et ses collaborateurs rapportent une série de quatre observations concernant des sujets âgés (entre 68 et 85 ans), qui ont présenté des auras migraineuses essentiellement sensitives récurrentes sur une brève période en rapport avec une hémorragie sous-arachnoïdienne focale.
Les auteurs développent les arguments cliniques ayant permis de différencier les auras migraineuses à répétition d’une répétition d’AIT témoignant d’un « syndrome de menace », qui avait été le diagnostic initialement porté chez ces patients. Ils spéculent ensuite sur l’étiologie de ces hémorragies méningées, qui n’étaient pas anévrysmales et auraient pu être secondaires à une angiopathie amyloïde.

Cette brève communication est intéressante et doit nous conduire à être très prudents face à ces patients âgés, qui nous sont adressés pour des auras à répétition. La réapparition des auras migraineuses « en salve » est considérée comme classique chez les migraineux âgés avec aura. Elle devra dorénavant nous conduire à une analyse fine de l’imagerie, afin d’écarter une petite hémorragie sous-arachnoïdienne focale.